La vie dans les tranchées
Ce dossier présente la vie des soldats dans les tranchées pendant la première guerre mondiale, à travers différents aspects ; le danger et l'omniprésence de la mort, les conditions de vie difficiles des soldats, les prisonniers allemands et enfin les moments de répit, où les soldats trouvaient un semblant de normalité à travers des loisirs improvisés.
Le danger dans les tranchées : omniprésence de la mort
La guerre de tranchées se met en place à partir de la fin 1914, elle façonne un univers au paysage rétréci et dévasté, à la merci du froid, de la pluie, de la boue et de la chaleur, caractérisé par la promiscuité et l’omniprésence de la mort. Le tout à quelques centaines de mètres de l’ennemi, lui-même enterré et invisible et partageant les mêmes privations.
Entre le 20 mai et le 20 juillet 1917 les français ont tiré près de 10 millions d’obus d’artillerie au nord de Verdun : le nombre de coups de canon dépassait incontestablement celui des coups de baïonnette.
Dans cette lettre adressé à la mère du sénateur André Honnorat, Jean Arnaud, notaire à Verneuil (Eure) explique :
"…le sort de l'armée active et de la reserve de l'active qui ont l'honneur ou la malédiction d'être engagées aux premier rangs est déplorable : rien ne leur est epargné : fatigue, manque de sommeil, marmites de tous calibres, mitrailleuses, fusils, couteaux et gazs : c'est un véritable enfer ... [...]Sans avoir combattu ma compagnie a été assez éprouvée mais ce n'est pas comparable aux pertes des troupes d'attaque. Le service sanitaire laisse fortement encore à désirer : nous sommes restés dans notre coin longtemps sans infirmiers et les blessés qui ont été ramenés ou qui sont venus à notre poste ont été soignés par des infirmiers allemands prisonniers !! Manque d'organisation ou de prévision, c'est possible, mais le fait n'en est pas moins déplorable. Il faut avoir entendu, sans pouvoir rien pour eux, les plaintes des blessés pour pouvoir comprendre à quel point nous avons été navrés et peinés de cet état de choses."

Prisonniers allemands
Alliés ou allemands, les prisonniers étaient employés à des travaux divers pour suppléer à la main d'œuvre civile, aussi bien à l'arrière que dans la zone du front.
Rendre la vie dans les tranchées plus supportable
Pour survivre, se reposer, se nourrir, des stratégies d’aménagement visant à rendre le quotidien plus supportable se sont mises en place et se sont épanouies dans la durée. D’où l’accent mis par la propagande sur le bon moral des troupes, sur l’ingéniosité des aménagements de l’environnement du front et de ses arrières immédiats, sur les activités récréatives des soldats comme l’artisanat, les jeux, la musique ou la lecture. Ce qui a pu donner de la guerre, comme on le voit aisément à partir des cartes postales, l’image d’une aimable villégiature.