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Le fonds Monique Hervo : un témoignage photographique sur les bidonvilles et le mal-logement des étrangers.

De nombreuses photographies des bidonvilles de Nanterre et leurs habitants dans les années 1960 sont consultables dans l'Argonnaute. Elles ont été prises par Monique Hervo, une militante et écrivaine qui a choisi de vivre aux côtés des Algériens au bidonville de la Folie, jusqu’à sa destruction en 1971. 

Les bidonvilles des années 1960 dans les collections 

Photographie de bidonvilles
Bidonvilles de Nanterre : Rue de Lens et la fontaine de La Folie (B) - HER 02 N / B01

Les bidonvilles de Nanterre sont bien documentés à La contemporaine à travers plusieurs collections photographiques, parmi lesquelles les fonds Élie Kagan, Jean Pottier, François Lefort et Claude Huet. Mais c'est surtout le fonds de Monique Hervo qui occupe une place centrale en présentant plus de 1800 clichés sur la question des bidonvilles et du logement précaire dans les années 1960-1970. 

Monique Hervo 

Photo d'une femme et deux enfants sur un vélo, dans un bidonville
La Folie (C) - HER 14 N / C10A

Monique Hervo, née en 1929, a vécu pendant douze ans au bidonville de la Folie à Nanterre où elle s'est installée en 1959 en tant que membre du Service Civil International depuis 1956. Elle a contribué à l'amélioration de l'habitat dans les bidonvilles en mettant en place une coopérative de matériaux et d’outillages. Elle a aidé les adultes dans leurs démarches administratives mais aussi les enfants, en organisant des sorties notamment. En 1960, dans le contexte de la guerre d'Algérie, Monique Hervo, accompagnée d'une partie de l'équipe, quitte le SCI pour rester au bidonville aux côtés des habitants. Le 17 octobre 1961, elle manifeste à Paris aux côtés des Algériens. Après la résorption de la Folie en 1971, elle continue à se battre contre le mal logement. A partir de 1973, elle travaille à la Cimade où elle est responsable du service « Logement des immigrés ». Elle s'investit auprès du Gisti (groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés) en encourageant notamment la lutte des foyers de travailleurs africains. Puis, de 1981 à 1986, elle travaille à la résorption des cités « Sonacotra ». En décembre 2018, Monique Hervo est naturalisée algérienne. Elle est enfin auteur de deux ouvrages sur les bidonvilles de Nanterre pendant la guerre d'Algérie. Elle est décédée le 20 mars 2023 (elle est inhumée au carré des martyrs du cimetiètre El Alia à Alger). Les archives papier de Monique Hervo sont conservées à l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP – Humathèque Condorcet). 

Photographie d'une famille dans un bidonville

La Folie (A) - HER 14 N / A01

Le fonds photographique 

Les photographies illustrent principalement la réalité du quotidien à la Folie dans les années 1960. On y voit bien entendu la misère mais aussi des moments de joie, de vie familiale et solidaire. Les vues de bidonvilles et les détails de baraques dans la boue sont associés à des portraits de famille et des jeux d'enfants. Monique Hervo a saisi des instants festifs suite à l'indépendance de l'Algérie en 1962. La violence de la guerre n'est pas explicite mais se devine dans certains dossiers (les démolitions policières par les Brigades Z en particulier). 

Photo d'une famille joyeuse qui pose devant un drapeau de l'Algérie, dans un bidonville

La Folie et l'indépendance de l'Algérie (A) - HER 08 N / A14

Photo de l'intérieur d'une église désaffectée utilisée comme logement d'urgence, avec des lits superposés
Cité d'urgence de Limoges (A) - HER 19 N / A09A

Le fonds ne documente pas uniquement le bidonville de la Folie. Monique Hervo a également photographié d'autres bidonvilles en région parisienne, à Nanterre (Rue des Bels-Ebats et Rue de Lens), Saint-Ouen, Carrières-sur-Seine, Argenteuil et Asnières mais aussi plus au sud (Lyon, Montpellier). Elle a de plus visité et documenté diverses cités de transit (à Nanterre mais aussi à Saint-Denis, Gennevilliers, Argenteuil, Fos-sur-Mer et Marseille), des foyers (Rue de Charonne) et autres logements précaires (dans l'église de Limoges, à l'hôtel de la Grille à Suresnes).

Le web-documentaire 

La fresque interactive 127 rue de la Garenne est consultable dans l’Atelier de l’histoire : elle propose une immersion audiovisuelle dans l'univers des baraques, incarné par les dessins de Laurent Maffre et rythmé par des témoignages sonores recueillis par Monique Hervo.


Constance Calderari Froidefond  

Pour aller plus loin

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