L'affaire Bourdia est l'élément déclencheur de l'étude des assassinats politiques, thème de ce quatrième entretien. René Gallissot en décrit les mécanismes partant du plus haut niveau de l'État français jusqu'au service action de la DGSE, et montre comment les états coopèrent pour les organiser. Suite à l'enlèvement de Ben Barka en 1965, un mouvement se forme autour de la CICRA, de proches de Ben Barka et de militant de la cause palestinienne. Renforcé en 1987 suite à l'assassinat d'Ali André Mecili, le mouvement deviendra l'Association Mémoire Vérité Justice Contre Les Assassinats Politiques en Algérie (fusion également de l'Institut Ben Barka et de l'Association Curiel). Après être revenu sur les assassinats d'Henri Curiel et Ali André Mecili, il décrit les pressions exercées sur les militants associatifs (harcèlement, DGST, interdictions..). Il décrit les relations avec le Front des Forces Socialistes (FFS) d'Hocine Aït Ahmed, avec les groupes kabyles. Il détaille l'objectif de ses actions (accompagner les luttes et la recherche de la vérité, judiciariser les affaires) et la cible de leurs actions. Il énonce les sources historiques sur lesquelles les militants associatifs s'appuient et dénonce la surveillance dont ils sont l'objet par les services secrets marocains et algériens. En tant que chercheur, il décrit quels apports théoriques l'étude des assassinats politique dans la compréhension des systèmes politiques (répression policière et corruption notamment). Conciliation de son rôle d'historien et de citoyen, universitaire/associatif. Il revient sur le colloque Curiel organisé à l'Université Paris 8 avec Gilles Perrault puis sur le colloque Ben Barka organisé en 1997. Pour conclure René Gallissot revient sur la situation actuelle.