Carnets de guerre de Marcel Parmentier - Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (France)

Déplier tous les niveaux

Date

1940-2000

Organisme responsable de l'accès intellectuel

La Contemporaine

Origine

ADIR

Biographie ou Histoire

Créée en novembre 1945, l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR) était une association féminine regroupant exclusivement des résistantes ayant été emprisonnées pendant la guerre ou déportées du fait de leur engagement. Pendant ses soixante années d'existence - elle a cessé ses activités en 2005 -, elle fut la seule association de femmes résistantes dans un monde de combattants essentiellement masculin. Une première Amicale des prisonnières de la Résistance (APR) fut d'abord créée en octobre 1944 par des résistantes qui avaient été internées dans les prisons françaises (notamment à Fresnes et à la prison de la Santé). Elle avait pour double but d'offrir une aide matérielle et psychologique aux prisonnières récemment relâchées, et de préparer le retour de celles qui avaient été déportées. Dans le même temps, plusieurs résistantes déportées à Ravensbrück (principal camp d'internement de femmes) avaient envisagé de créer, à leur retour en France, une association qui leur permettrait de prolonger les liens noués dans les camps, d'apporter à toutes un soutien moral, médical et social et d'honorer la mémoire de leurs camarades disparues. L'ADIR est finalement née de la conjonction de ces deux projets, peu de temps après le retour des déportées de Ravensbrück : son assemblée générale constitutive se tint en effet le 4 novembre 1945. Le but premier de cette association était l'entraide. La nécessité du « devoir de témoignage », individuel et collectif, s'est cependant très vite faite sentir (« Nous avons eu la chance de survivre, nous devons être des témoins »). Au fil des ans, au fur et à mesure de la disparition de ses adhérentes, cette mission est peu à peu devenue son objectif prioritaire ; en 2004, l'ADIR a ainsi appelé ses adhérentes à déposer à des fins de conservation « notes, récits, écrits ou enregistrés, correspondance, documents officiels ou clandestins, nos, vos "trésors", constitués et sauvés quelquefois au péril de nos vies » (extrait du numéro 291 de Voix et Visages, bulletin bimestriel de l'ADIR, novembre/décembre 2004).

Modalités d'entrées

Un premier versement a été effectué début 2000 par Geneviève de Gaulle-Anthonioz, alors présidente de l'ADIR, (versement enregistré le 27 février 2000 sous le numéro 75982).

Quelques années plus tard, le 18 mars 2005, lors de leur assemblée générale, les membres de l'ADIR prenant acte de la progressive diminution de leurs forces, constatant leurs difficultés à continuer à assurer parfaitement la marche de l'association, et exprimant, au final, leur volonté de « ne pas poursuivre une grande et belle histoire qui risquerait de s'éroder faute de combattantes » votaient, à une très large majorité, la dissolution de l'association. C'est à la suite de cette décision que l'association a déposé, en 2006, les derniers dossiers restés conservés dans ses locaux.

Présentation du contenu

Ces archives sont constituées, notamment, de pièces relatives à l'histoire et au fonctionnement de l'ADIR : création de l'association, constitution et activités de son conseil d'administration, rédaction de ses statuts et leurs modifications successives, activité de ses sections régionales, organisation des rencontres interrégionales, etc. S'y trouvent aussi conservés, par exemple, parmi les « papiers personnels » formant une partie du fonds, des documents relatifs des déportées victimes d'expériences pseudo-médicales pratiquées par les médecins allemands dans les camps (section « Archives Geneviève de Gaulle-Anthonioz »). De nombreuses traces ont été gardées, aussi, de l'action incessante menée aux États-Unis, dans les années 1950-1960, par Caroline Ferriday et l'association Friends of ADIR, relayée en France par Anise Postel-Vinay, secrétaire générale de l'ADIR, afin d'obtenir de l'Allemagne (RFA) l'indemnisation de ces victimes et la prise en charge de leur suivi médical (section « Archives de Caroline Ferriday et des amis américains de l'ADIR »).

Ces archives réunissent aussi de nombreux dossiers résultant de (et documentant) sa participation à diverses actions engagées avec d'autres associations, d'anciens combattants par exemple, notamment contre la résurgence du nazisme et le négationnisme. Soucieuse du « devoir de témoigner », l'association avait aussi appelé ses adhérentes, lors de son assemblée générale tenue en mars 1977, à participer à la constitution d'un « Fichier du souvenir ». Les fiches biographiques écrites par leurs camarades sur des résistantes mortes dans les camps, afin de « sauver d'une seconde mort les disparues dont le nom est à peine connu », ont été conservées.

Enfin, ces archives regroupent également de nombreux témoignages individuels : récits de déportées relatant leur action dans la Résistance, leur séjour en prison, leurs conditions de survie dans les camps et dans les Kommandos extérieurs (dans lesquels beaucoup d'entre elles étaient envoyées pour participer à toutes sortes de travaux plus durs les uns que les autres) et leurs tentatives de « sabotage » pour contribuer le moins possible à l'effort de guerre allemand. Outre ces témoignages écrits, toute une série d'« objets » ont aussi été conservés : plusieurs robes rayées que les déportées portaient dans les camps (avec le triangle rouge des déportées politiques et les numéros de matricule), des chaussettes mille fois rapiécées, un gobelet émaillé et rouillé, et même un sac de terre de Ravensbrück... On peut citer aussi des carnets de cuisine écrits, pour conjurer la faim, sur du papier de récupération, des carnets de poèmes, un carnet de vocabulaire allemand ou encore des petites cocardes tricolores confectionnées avec du tissu récupéré par celles qui travaillaient dans l'atelier de couture du camp : autant de traces d'activités totalement interdites et clandestines, que ces femmes déportées ont quand même réussi à conserver et à rapporter avec elles pour que leur parcours ne soit pas oublié.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Aucune élimination n'a eu lieu.

Accroissements

Depuis 2006 et le second versement d'archives propres de l'association, le fonds continue de s'enrichir régulièrement par le biais de dons personnels d'anciennes membres de l'ADIR ou de leur famille : Denise Vernay, Jacqueline Péry d'Alincourt, Christiane Rème (juin 2014).

Ce fonds s'est enrichi, suite à la décision de l'ADIR de se dissoudre, en janvier 2006, et de confier toutes ses dernières archives à La Contemporaine. Ce fonds continue à s'enrichir régulièrement des dons de plusieurs de ses adhérentes.

Mode de classement

Le plan de classement établi en 2005 par l'auteur de l'inventaire du premier versement a été respecté.

Conditions d'accès

Le fonds est librement consultable, exceptés les dossiers relatifs à Eugénie Strejbeko, aux demoiselles Pignet et la demande d'adhésion à l'ADIR refusée par le CA dossiers décrits dans la série « Témoignages et récits inédits (2) », cote F delta res 0797/VI, qui nécessitent une autorisation préalable de la direction de La contemporaine.

La consultation des fichiers (cote : F delta res 0797/III/9/dossiers 63, 63 bis, 63 ter) et des objets (cote : F delta res 0797/V) se fait uniquement sur rendez-vous préalable avec le département des Archives.

Conditions d'utilisation

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l'accord préalable du donateur ou des ayants droit par l'intermédiaire de La contemporaine.

Langue des unités documentaires

français, anglais et allemand

Bibliographie

  • Dominique Veillon : L'association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance. In Mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Actes du colloque de Mets, 6-8 octobre 1983. Metz, Centre d'Histoire et de civilisation de l'Université de Metz, 1984
  • Philippe Mezzasalma : L'ADIR, ou une certaine histoire de la déportation des femmes en France. In Matériaux pour l'histoire de notre temps. 2003, numéro 69, pp. 49-60
  • Anne-Marie Pavillard : Les archives de l'Association nationale des déportées et internées de la Résistance (ADIR) à la BDIC. Histoire@Politique 2/2008 (numéro 5)
  • Anne-Marie Pavillard : Germaine Tillion et l'association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). In Les armes de l'esprit. Germaine Tillion, 1939-1954 [catalogue d'exposition]. Besançon, Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, 2015

Conditions d'utilisation

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l'accord préalable du donateur ou des ayants droit par l'intermédiaire de La contemporaine.

Autres Cotes

ARCH/0054

Date

1914-2016

Importance matérielle

1 carton

Biographie ou Histoire

Née en 1923, Jacqueline Fleury refuse l'armistice du 22 juin 1940 et entre très vite dans la Résistance, à Versailles, ainsi que ses parents et son frère Pierre (Pierre Marié). Membre du mouvement Défense de la France, elle contribue à la distribution du journal clandestin de l'organisation dans la région de Versailles et aux usines Renault. Elle officie aussi comme agent de liaison de son frère pour le réseau de renseignement Mithridate fondé par Pierre-Jean Herbinger. Arrêtée le 29 juin 1944, elle est d'abord internée à la prison de Fresnes puis déportée à Ravensbrück convoi du 15 août 1944, où elle retrouve sa mère (Marceline Parmentier, épouse Marié) ; en septembre, elles sont toutes les deux envoyées de Ravensbrück dans plusieurs kommandos extérieurs pour femmes du camp de Buchenwald, pour lesquels elle refuse de travailler. Elles seront finalement rapatriées en France le 30 mai 1945, après avoir subi les marches de la mort du 13 avril au 9 mai 1945.

Membre de l'Association nationale des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (ADIR) depuis son origine, Jacqueline Fleury-Marié en a aussi été la présidente de 2002 à la dissolution de l'association en 2006. Initiatrice du concours scolaire de la Résistance et de la Déportation, inlassable militante du souvenir et de la mémoire, elle a régulièrement témoigné de son parcours (ainsi que, plus généralement, du destin des femmes en déportation), en particulier dans les collèges et les lycées.

Jacqueline Fleury-Marié est l'auteur d'un ouvrage autobiographique dans lequel elle aborde aussi l'histoire de sa famille : Une famille du refus mais toujours l'espérance. Recueils et textes (Versailles, chez l'auteur, 2013 ; ouvrage consultable à La Contemporaine, cote O 296045).

Modalités d'entrées

Les pièces composant ce fonds ont été transmises à La Contemporaine par Mme Fleury-Marié en plusieurs versements successifs. Les dates de ces versements sont précisées dans l'inventaire. L'ensemble a été enregistré en juillet 2017 sous le numéro 81227.

Présentation du contenu

Composé de dons successifs de Mme Jacqueline Fleury-Marié à La Contemporaine, ce fonds documente d'abord ses diverses activités de témoignage sur l'histoire de la résistance et de la déportation, en particulier des femmes, et notamment après la dissolution de l'ADIR en 2005. Une partie des pièces concerne aussi les activités de la SFAADIR, Société des familles et amis des anciennes déportées et internées de la Résistance.

Un dossier distinct regroupe des archives familiales : les carnets rédigés par son grand-père maternel, Marcel Parmentier (1869-1937), pendant ses années de prisonnier de guerre durant la Grande Guerre, depuis son arrestation en septembre 1914 jusqu'à sa libération en 1918.

Mode de classement

Le fonds a été classé par La Contemporaine au fur et à mesure des dons successifs de Madame Fleury-Marié.

Documents en relation

Un dossier concernant Jacqueline Fleury est conservé dans la section « Archives de l'association » des archives de l'ADIR (Cote exacte de ce dossier : F delta res 0797/IV/11/dossier 77). Outre des documents sur sa déportation et celle de sa mère, Marceline Marié, s'y trouve notamment conservé un résumé de son témoignage enregistré par la Fondation de la Mémoire de la Déportation.

La Contemporaine a réalisé plusieurs entretiens filmés avec Madame Fleury-Marié, consultables librement.

Collections France. SFAADIR (Société des familles et amis des anciennes déportées et internées de la Résistance).

Biographie ou Histoire

Grand-père maternel de Jacqueline Fleury, Marcel Parmentier est né en 1869 et décédé en 1937. En septembre 1914, l'armée allemande ayant progressé jusque dans l'Aisne, les Allemands arrêtent toute la population civile, les hommes d'un certain âge, d'abord, puis les femmes. Arrêté le 27 septembre 1914 à Morsan (Aisne), Marcel Parmentier a conservé dans ses carnets des notes sur tous les lieux traversés de son départ jusqu'au camp de Quedlinburg, camp pour soldats situé dans la province de Saxe, où il est resté prisonnier avant d'être ensuite transféré au camp de Havelberg (Brandebourg), camp de représailles pour civils (Français et Russes), mixte, et de militaires.

Conditions d'utilisation

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l'accord préalable du donateur ou des ayants droit par l'intermédiaire de La contemporaine.

Carnet 1

Dimensions

9 cm x 15 cm

Présentation du contenu

Texte manuscrit au crayon (parfois difficilement lisible). Pages non numérotées. Notes du 21 septembre au 13 décembre 1914.